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Le temps qui n'existe pas
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"J'ai pris un cours de lecture rapide et j'ai pu lire Guerre&Paix en 20 minutes. ça parle de la Russie" W.Allen
Nos paupières comme des volets (4)
Mercredi 25/11 10:40 - alberto
"Les meilleurs livres sont ceux qui racontent ce que l'on sait déjà" G.Orwell (6)
Mardi 29/09 22:32 - penseeenvrac
Buvard (15)
Lundi 18/05 22:00 - choupi
Prince à la fraise (13)
Jeudi 26/02 21:55 - envole-moi
"Tout achever sauf le désir" (10)
Dimanche 08/03 19:39 - carnetsfroids

Il y aura toujours un peu de blanc pour ceux qui veulent être entendus
Nico : Coucou, juste pour te dire je suis tombé par hasard sur tes pages et j'aime beaucoup tes interrogations et tes mots. Keep the head UP :)
choupi : I will try. Merci d'avoir laissé un mot, repasse quand tu veux :)
nico : nicobear@hotmail. fr lol. Je croyais que tu pouvais la voir
Nico : What happened miss no news ? Good news I hope :)
Carnetsfroids : Remets-toi à écrire. La vie doit continuer.
Nico : GIVE ME SOME NEWS PLEASE !
NicO : REVOLUTION POINT COM :)
penseeenvrac : hey, une rencontre joueb, ca te dit?? [Lien]
penseeenvrac : sondage sur les dates pour la rencontre joueb : [Lien]
penseeenvrac : RENCONTE JOUEB [Lien]
AzariahetBard : Hello. And Bye. cnmwnicmxricmx,e r mrfpwrermcegm ericmercmeecec
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Samedi (14/02/09)



































































































































































(Ceci est un blanc.
Ou un noir. On va pas jouer sur les mots en plus)

Ecrit par choupi, à 18:34 dans la rubrique "(sans sens)".
Lire l'article ! (suite de l'article + 4 commentaires)


Samedi (29/11/08)
Mon frère était un singe

[Petite nouvelle. Je fais un blocage sur les cicatrices apparement.]

" Mon frère était un singe.

Il grimpait aux troncs, trouant les genoux de ses pantalons, s'agrippait aux branches, râpant le bout de ses doigts, et me décrochait des pommes, des poires ou des cerises.
Il me les offrait et c'était pour moi des étoiles qui venaient de là haut, de ces hauteurs inaccessibles que seuls connaissaient les dieux et les singes.
J'aurais pu connaître un dieu.

Lorine du village connaissait un dieu. Elle m'en parlait souvent pendant qu'elle lavait sa poupée dans le lavoir. Je n'aimais pas le lavoir. Il y faisait trop froid à l'ombre des pierres et puis ça sentait la vase et le savon, les têtards et les filles.
Moi ce que j'aimais c'était après. Quand on s'asseyait près du moulin, que Lorine tressait les cheveux de sa poupée. Elle l'asseyait sur son épaule, se calait contre le muret, et la poupée séchait au soleil, et nous séchions avec elle, et le soleil séchait tout, les cigales et les herbes folles, il se séchait lui même de toutes les larmes qu'il avait versé sur l'humanité depuis la nuit des temps, et nous étions tous ensemble, Lorine, la poupée, les cigales, les herbes, le soleil et moi, et nous étions heureux.


J'aurais pû connaitre un dieu. Mais je connaissais un singe.

Il avait sept ans de plus que moi, quarante centimètres de plus, neuf cicatrices de plus.

Pour les cicatrices ce n'était pas très grave, pensais-je.
Je connaissais un endroit formidable qui en laissait sur tout le corps. Oh, des petites, et des éphémères. Mais le temps d'une semaine je battais haut la main mon frère. Il se moquait, me disait que c'était des fausses et qu'il savait très bien où je les avais faites, au petit chemin qui mène chez la latière, là où il y a des ronces le long du ravin.
Je niais, il riait et me traitait de menteur, je niais encore, il essayait de me frotter la tête pour me mettre les cheveux dans tous les sens, je me défilais, il me poursuivait, riait, je me mettais en colère et j'en pleurais un peu d'humiliation, il me traitait de pleurnichard, je lui donnais des coups de pieds.
Il se laissait faire, un sourire aux lèvres pour faire croire qu'il n'avait pas mal.
Quand le jeu le lassait il lui suffisait de dire "allez Rémi, arrête, je vais te montrer les miennes".


Et ça marchait. Toujours.
On se laissait tomber dans la poussière, il retroussait le bas de son pantalon, enlevait sa chemise et me demandait de compter.
Alors du bout des doigts je suivais le tracé sineux des petites lignes blanches sur son corps. Je les connaissais toutes par coeur. Ma préférée c'était la longue sur l'un de ses omoplates. A chaque fois je m'attardais dessus et mon frère m'envoyait une tape de la main et m'insultait en rigolant. Alors il remettait sa chemise et tandis qu'il dessinait du bout des pieds des ronds dans la poussière il me racontait l'histoire.
C'était l'histoire, on l'appellait toujours comme ça, et c'était la seule que nous connaissions.

Il me racontait Papa.

Papa était grand, au moins autant que mon frère. "Et même plus" me disait-il parfois. J'avais du mal à imaginer, et dans ma tête Papa était un géant. Mon frére précisait toujours: Papa avait un pouce plus petit que l'autre, et des cheveux comme du poivre.
Papa était très courageux et très fort, au moins autant qu'il fallait que je le sois plus tard.

Mais une nuit d'aôut sa force et son courage ne lui avait pas suffit. Il y avait eu un gros orage dans la vallée, comme on en avait pas vu depuis des années. Papa était sorti mettre les chiens à l'abris dans la grange. Mon frère et Maman l'attendait anxieusement sur le pas de la porte. Moi j'attendais dans le ventre de Maman.
Et puis il y avait eu un éclair, du tonnerre à rendre sourd, Maman avait crié. Une tuile était tombée sur un des chiens, le préféré de mon frère. Le petit chiot gémissait, alors mon frère avait échappé aux bras de Maman, il avait couru sous la pluie, Maman avait crié, mais personne n'entendait son cri dans le vent.
Par contre tout le monde entendit le craquement inquiétant qui provenait du pommier.
Mon frère leva les yeux, Maman hurla, Papa se jeta sur mon frère, le poussa violemment vers la maison, et déjà le pommier tombait.


A ce moment là de l'histoire mon frère faisait toujours une pause.
On regardait ses cercles dans la poussière, et moi je pensais au dieu de Lorine.

Après l'orage mon frère avait une nouvelle cicatrice dans le dos mais il n'avait plus de Papa.
Il ne se souvenait jamais trop de la suite de ce mois d'aôut.
ça changeait selon les fois où il me racontait l'histoire.
Mais dans toutes les versions Maman pleurait beaucoup et des tas de femmes du village lui rendait visite lui apportant, à lui, des bonbons au réglisse.

Presque toutes les fois l'histoire finissait de la même manière.
Mon frère se mettait à parler de plus en plus irrégulièrement, j'attendais ses phrases longtemps, m'ennuyant un peu pendant ces longues minutes de silence.
Puis il venait un moment où la nuit tombait, où plus aucun mot ne venait à sa bouche.

Alors c'était moi le grand. Je rabaissais l'ourlet de son pantalon, et je le tirais par la manche pour qu'il se lève.

On rentrait à la maison en frissonant un peu sous le coton, et les silhouettes des arbres me faisaient peur.
Mon frère me murmurait qu'il fallait les apprivoiser, et qu'un jour moi aussi je saurais décrocher les étoiles et que j'aurais de vraies cicatrices, et que d'encore plus haut que les arbres Papa serait fier de moi.

A la maison Maman nous grondait d'avoir tant tardés, et on devinait sur son visage qu'elle avait eu peur. Alors mon frère prenait sa voix la plus grave et lui disait qu'il m'avait raconté l'histoire pour qu'on oublie jamais Papa. Maman hochait la tête et elle le laissait trancher le pain.

Je voulais des cicatrices pour avoir moi aussi comme un cadeau de Papa gravé dans la peau.

Un matin je volais le couteau à pain dans le buffet, je le cachais dans ma besace avec la pommes que m'avait cueillie mon frère la veille, et je courais comme un criminel jusqu'au lavoir.
Il me fallait une cicatrice dans le dos, il me fallait une main pour la dessiner.

Je choisissais sans hésiter la main d'une personne qui connaissait un dieu.

J'entrainais Lorine jusqu'au moulin et sortais le couteau. Elle criait comme Maman avait dû crier en aout et j'avais l'impression que nous y étions.
Je la calmais et lui expliquais qu'il me fallait une cicatrice dans le dos et que c'était elle qui devait me la faire.
Lorine connaissait un peu l'histoire par son Papa à elle.
Elle ne disait rien et essuyait la lame du couteau avec un pli de sa jupe. J'enlevais ma chemise et courbait la nuque. Lorine posa la pointe du couteau contre mon dos, sans appuyer. Elle restait très longtemps comme ça, je la pressais, elle ne faisait rien, j'insistais, je criais. Les mains de Lorine tremblaient et le couteau aussi, il dérapa un tout petit peu et je sentis comme une piqure d'abeille.
Lorine se mit à pleurer, elle jeta le couteau dans les herbes folles et cacha son visage dans ma chemise.
On entendit plusieurs heures sonner au clocher, assis là.
Puis des nuages assombrirent le ciel. J'avais la chaire de poule mais n'osait rien dire. Lorine semblait s'être endormie, le visage lové dans mon vêtement, la tête sur les genoux.
Je l'appelais doucement, elle me fit un triste sourire, se leva, et essuya avec le coin de sa chemise les quelques gouttes de sang sur mon dos.
Il me semblait que je tremblais bien trop pour seulement quelques nuages dans le ciel.
Elle posa ses lèvres sur la toute petite blessure qu'elle m'avait faite, me fit renfiler ma chemise, sortit sa poupée et défit lentement les tresses.


Je partageais la pomme que mon frère m'avait donnée et je lui fis la promesse d'oublier Papa pour elle.
Elle fit non de la tête et me dit simplement que je n'avais pas de cicatrice mais un autre cadeau. Papa m'avait offert la vie.

Cette nuit là j'atteignais pour la première fois le haut du poirier du moulin.
De là haut le monde paraissait si petit et la lune si près.

J'étais un singe.

Je cueillais une poire et baissais les yeux vers Lorine. Elle levait les siens vers moi et applaudissait en riant.

J'étais un singe et je savais parfaitement à qui j'allais offrir ma première étoile. "



Ecrit par choupi, à 19:49 dans la rubrique "(sans sens)".
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Mercredi (04/06/08)
"La lanterne chinoise prit feu tout à coup"

"La lanterne chinoise prit feu tout à coup.

C'était un enfant sage, il n'y avait que le poids de son regard qui le trahissait. Un regard bleu pâle comme une aquarelle qui aurait pesée des tonnes.
Il avait déja vu des aquarelles, il y en avait beaucoup dans la maison de sa grand mère. C'était une grande peintre avant qu'il ne naisse. Mais lorsqu'il arpentait la moquette de son salon à quatre pattes le cendrier débordait déja de ses mégots. Elle restait assise sur une chaise en formica, dédaignant les courbes chaleureuses des fauteuils en velours. C'était une femme forte, une de celles qui choisissent les chaises les plus dures et les quignons de pain.
Elle le regardait trotter en fumant, sans un mot, et bien souvent l'enfant se perdait dans les voluptes de tabac. Et puis la mère revenait, comme elle avait les bras chargés de sacs en plastiques elle ne pouvait donner la main à l'enfant.
Alors la grand mère prenait la petite main et l'accrochait de force à la anse en plastique.

Il y avait des aquarelles dans la maison.
L'enfant grandissant avait appris à annôner tout ce qu'il voyait. Il passait d'un tableau à l'autre et s'appliquait pour dire les bateaux, les maisons, les arbres, les chateaux, les mouettes.
Sa grand mère ne le reprenait jamais quand il prononçait mal. Elle lançait juste un peu plus de fumée jusqu'à ce que l'enfant se corrige.
C'était un jeu pour lui, ça avait remplacé la moquette dans cette maison où il n'y avait pas la télé, pas de jouets, rien à faire.

Il avait grandit encore et c'était fini. Il pouvait rester seul à la maison pendant que la mère était avec les sacs plastiques. Il ne voyait plus sa grand mère, il regardait la télé. Il y avait une série qu'il aimait énormément, c'était l'histoire d'un petit chien qui aimait énormément son maître qui n'était qu'un sale gosse qui cherchait à chaque épisode comment mieux faire souffrir le petit chien. Il était toujours triste pour le petit chien et à voix basse il lui disait de s'enfuir.

Une fois adulte il apprit que sa grand mère avait connu un certain succès dans sa jeunesse et décida de lui rendre visite. La moquette avait été remplacée par du lino, c'était plus simple pour la dame qui venait faire le ménage.
Il demanda à la grand mère pourquoi elle ne peignait plus.
Elle ne répondit rien.
Il repartit déçu.
Il revint quelques temps après, éspèrant que la grand mère serait plus conciliante. La maison sentait l'acrylique. Il y avait une nouvelle aquarelle, elle n'était pas au mur, la grand mère l'avait calée contre le dossier de sa chaise. Elle, elle s'était assise dans le fauteuil de velours.
Il sut tout de suite que ce tableau allait lui assurer la villa sur la côte dont il rêvait.
On y voyait un casse noisette, un métronome et une lanterne chinoise.

La lanterne chinoise prit feu tout à coup."

(je n'avais que la première phrase en tête et je voulais en faire une chute, d'où l'histoire complètement endormante au milieu.)



 

Ecrit par Je signe donc je suis, à 17:21 dans la rubrique "(sans sens)".
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Samedi (03/05/08)
Le café est noir, le sang est rouge.

--> {nouvelle pourrie sortie des tenèbres de mon esprit}
Du sang, du sang sur les doigts, sur les lèvres, sur les mains. Les paumes ensanglantées qui brouillent de rouge le miroir pour ne jamais plus croiser ce regard qui a perdu sa lumière un matin d'octobre.
Il y a une fourmi qui grimpe le long du mur au papier peint jauni par la cigarette et la lumière sale de l'ampoule qui pend à un fil nu, au centre de la pièce.

Paris, les arbres rouges le long des avenues, une terrasse, un café noir, des souvenirs.
Octobre, la lumière du soleil qui semble si lointaine en cette saison même lorsqu'elle vous caresse le visage. Pas de chaleur. C'était comme ses caresses à lui. Froides.

Le matin se lève derrière la fenêtre et dans les premiers éclats de soleil le sang sur le miroir paraît orange. C'est étrange, c'est presque beau. Elle pleure.

Le marc de café au fond de la tasse. Une minute qu'elle le contemple. Elle n'ose plus lever les yeux. Au dela de sa frange c'est encore Octobre, c'est encore Paris, c'est toujours ce couple de petits vieux qui marchent lentement dans l'allée là bas.

Un réveil qui sonne. L'appartement d'à coté surement. Il y a des gens qui vont aller travailler aujourd'hui, demain aussi, peut être même après demain avec tous ces horaires décalés, et cette crise.Même qu'en France, on a pas de pétrole, mais on a des idées. Elle le sait, elle l'entend tous les jours quelque minutes après le réveil qui sonne, quand les voisins déjeunent avec la radio. Elle n'ira plus travailler. Surtout pas après demain. Elle n'ira plus nul part. Ou alors juste au parc en face. Parce qu'il y a un banc. Un seul. Il est vieux. Il est usé. Il est fatigué. Elle l'aime bien quand même.

Il était vieux aussi. Pas vraiment vieux. Mais il avait une grosse ride entre les sourcils. C'était peut être parce qu'il était soucieux en fait. Parce qu'il n'était pas si vieux. Même s'il portait des chandails qui devaient dater de l'entre deux guerre. Il était usé en tout cas. Il avait fait toute la vie en quarante cinq ans. Il avait bien quarante cinq ans non? Par delà la tasse de café il y avait ses mains. Elles étaient posées l'une sur l'autre. Un peu ridées aussi, le bout des doigts jaunis. La cigarette.

Elle aime bien le papier peint tout à coup.

Et puis surtout, il y avait les cicatrices. Au debut, elle avait eut du mal à les regarder. C'était facile, on regarde les gens dans les yeux, pas dans les mains. Et puis ça c'était compliqué quand il lui tenait la porte du théatre, quand il lui tendait sa veste, quand l'avait prise par la main. Mais ce jour d'Octobre elle avait fixé les cicatrices . Le café et les cicatrices. C'était toute sa vie à lui. Il y avait elle aussi, un peu, c'est pour ça qu'il avait essayé de relever son visage pour qu'elle regarde autre chose que sa tasse. Mais finalement elle comptait beaucoup moins que les cicatrices.

Monsieur part au travail, il claque la porte fort, comme tous les matins. Madame va lever les enfants. Mon dieu qu'ils sont mal insonorisés ces murs. Fallait pas vivre dans ce immeuble minable sous les toits aussi. Il avait un jour laissé sous entendre qu'un jour encore plus lointain il n'y aurait plus d'immeubles, il y aurait une ferme ailleurs, dans un ailleurs loin de Paris, où ils élèveraient des chèvres et des enfants. Elle essaie d'imaginer qu'elle vit la vie des voisins. Les enfants de l'autre coté de la cloison se disputent. L'ampoule au plafond tremble au bout de son fil.

Il avait réglé la serveuse pour les deux cafés. Et puis il avait réussi à lui faire lever le regard. Il avait sa ride entre ses sourcils, et quelques unes aux coins des lèvres quand il parlait. Il lui avait dit qu'il partait, qu'il ne voulait plus de Paris, c'était une ville qui lui faisait encore plus mal que les cicatrices, parce que, vois tu, le souvenir de la douleur est souvent plus poignant que le douleur elle même.

Le soleil est tout à fait sorti à présent. Le sang commence a sécher.

Il n'avait pas évoqué la ferme, les chèvres, les enfants. Il ne lui avait pas dit qu'elle l'avait rendu heureux cette année durant, qu'elle était belle dans la lumière d'Octobre, qu'il aurait voulu qu'ils soient le couple agé qui passait. Il n'avait rien dit à propos du théatre, de leurs rires, de leurs nuits. Il n'avait pas sû expliquer ses caresses froides comme le soleil, à cause de ses mains tremblantes, à cause de ses mains abimées, à cause de ses mains bléssées, souillées.

Elle se fait du café, doucement. La chambre sent le café et le fer à présent.

Il n'avait pas non plus parlé de son avenir à elle, il ne lui avait pas dit qu'elle trouverait un autre homme, parce qu'il ne voulait pas la voir dans les bras d'un autre. Il n'avait pas dit qu'il avait mal, et qu'il aurait voulu changer son passé et leur avenir, il n'avait pas dit qu'il l'aimait. Elle le savait.

Le café lui brule la langue et la anse de la tasse est rouge.

Elle savait qu'il l'aimait, qu'il souffrait, qu'il avait toujours souffert, mais qu'il souffrait encore plus cet octobre là, parce qu'il n'était plus rien, qu'il n'était plus rien après toutes ces années, qu'il était tellement diminué. Elle savait qu'il tout donné, tout, pendant la guerre. Et qu'il regrettait de ne pas avoir donné plus, encore plus. Plus que ses mains, plus que son avenir, plus que tout ce qui aurait fait de lui un homme normal, un homme qui aurait aimé cette femme sur la terrasse, qui l'aurait emmenner vivre dans une ferme avec des pommiers en fleurs. Loin de tout engagement, elle le savait, sa vie n'avait plus de sens et ce monde en crise qui s'effondrait sur lui même n'était pas pour lui. Il était jeune pendant la guerre, le lendemain de l'armistice il était devenu vieux. Il n'avait que 17 ans mais il était vieux. Sa ride. Ses mains.
Elle avait imaginé sa vie au sortir de la guerre, quand tout le monde tachait de se reconstruire. Il avait été admiré, adulé, des fillettes avaient caressé ses mains meurtries avec admiration. Pour beaucoup il était un sauveur.
Mais lui il savait qu'en 1945, les vrais héros, ils étaient tous morts.
Alors il s'en voulait. Et en ce matin d'Octobre, sur cette terrasse ensoleillée, 28 ans après, il s'en voulait encore.
Bien sûr il n'avait pas parlé quand la gestapo s'en était prise à ses mains. Il n'avait pas craché un nom, pas un lieu. Il était jeune et il n'avait rien dit. Mais quand les autres, ceux qu'il admirait tant du haut de ses 17 ans, ceux qui avaient le droit d'avoir un pistolet, ceux qui connaissaient les renseignements et les mots codes à la radio, ceux qui lui disaient de faire le guet à tel coin de rue sans lui donner d'explications, quand ceux là l'avaient fait échapper de sa cellule... Et bien après après... après il avait eut peur. Tellement peur de retourner dans la salle de torture, tellement, tellement, qu'il n'avait plus rien fait.
Il avait passé des heures caché, il avait été envoyé en province, on lui avait donné le nom d'un autre réseau de résistance, chez un certain monsieur H., il n'y était jamais allé.
Il n'avait jamais trahi les autres, jamais, il n'aurait pas pu. Il s'était enfermé dans le silence pendant les trois mois qui précédèrent la libération, et il avait fait comme tout le monde, il avait cessé de vouloir mourir pour les autres, il avait essayé de vivre pour lui même.

Il ne s'en était jamais remis.

Et puis il y avait eut la reconstruction, et le baby boom, et le monde qui décollait et qui changeait, et tout qui allait plus vite d'un coup. Il avait vécu, et un jour il avait avait eut 40 ans, puis 2, puis 3, et il y avait eut cette fille. Elle était tout ce qu'il aurait aimé avant, avant ses 17 ans, avant la guerre, avant d'être devenu complètement vide et inutile.
Mais ce jour d'Octobre, il avait compris que les hommes de l'ombre ne reparaissent jamais plus dans la lumière.
30 ans après la guerre c'était toujours pareil. Il ne fallait pas s'engager, pas promettre, pas aimer.
C'était son chef qui lui avait dit. Ne jamais vouloir donner ce qu'on a pas, et quand on a choisit la liberté on a rien d'autre, rien à offrir, on doit rester instable, effacé, toujours près à disparaitre, remplaçable.

Elle se souvient. Il s'était levé, avait frolé ses cheveux, mais pas avec sa main, avec sa joue. Et puis il lui avait dit de ne pas le chercher, il n'avait laissé aucune adresse, et il lui avait dit adieu, et il était parti.

Elle sait aujourd'hui qu'il a eut raison, qu'il a toujours eut raison. Qu'elle ne savait rien cet octobre là, qu'elle était si jeune, elle qui n'avait pas connu la guerre, qu'elle n'avait pas su le comprendre.
Il y a du sang partout mais aujourd'hui elle sait que le souvenir de la douleur est plus poignant que la douleur elle même.
30 ans depuis ce matin d'Octobre. Elle n'a jamais eu aussi mal, il n'a jamais été aussi absent.
Elle a du sang sur les mains.

Elle n'a jamais connu son nom, c'était un homme anonyme, il avait toujours voulu l'être.
Elle n'a jamais connu son nom jusqu'à hier.
Une femme, une vieille femme est venue jusqu'à cet appartement miteux qu'elle n'a jamais quitté. Elle lui a dit que c'était lui qui avait voulu qu'elle vienne, il lui avait dit de monter à Paris voir si l'appartement minable existait encore, si c'était toujours la même propriétaire 30 ans après. Il voulait qu'elle transmette un message. C'était les dernières choses qu'il a dit, à dit la vieille femme.

La vieille femme, c'était sa femme, elle ne lui a pas dit, mais elle a deviné. La bague au doigt, les larmes aux yeux.
Il est mort hier.
Il s'appellait Gaël.
C'était son dernier message.
Elle l'aime encore.

Le café est froid.
C'est son coeur qui saigne.







Ecrit par Je signe donc je suis, à 19:42 dans la rubrique "(sans sens)".
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Mercredi (26/03/08)
Combien tu m'aimes?

"Dis... Combien on s'aime?
Dis... Est-ce qu'il faut mettre des chiffres sur l'amour?
Est-ce que ça compte?
Et qu'est ce qui compte?
Les moutons?
Mais combien?
Est-ce que tu m'aimes au nombre, au poids, à la quantité?
Est-ce que que t'aimer c'est additionner?
Multiplier?
Diviser?
Dis... Est-ce que le compte est rond?
Dis... Est-ce que notre amour ce n'est que des chiffres?
Nombres d'heures au téléphone
Nombre de fois que je pense à toi
Par jours.
Par minutes?
Nombre de pas entre toi et moi.
En kilomètres.
En mêtres?
Dis... combien tu m'aimes?
Est-ce que tu m'aimerais contre tout l'or du monde?
Dis... combien de filles avant moi?
Une, deux... ou trois?
Combien tu m'aimes? Combien je te manque?
Est-ce un "un" comme "on ne fait plus qu'un"?
Est-ce un "deux" comme "le bonheur c'est d'être deux"
Est-ce un "trois" comme "un plus un font trois"?
Dis... Combien d'enfants?
Combien ton salaire?
Combien d'heure libre par semaine?
Combien d'étage pour être chez nous?
Combien d'antennes paraboliques sur le balcon?

Combien tu joues, combien tu perds... quand tu m'aimes?"

Petit "poème" écrit au feeling. J'aime pas les rimes je suis incapable d'en faire plus de deux à la suite. C'est pas mon truc.
En fait c'est son truc à L(o)ui les rimes.
"Un matin sans horizon
Un jour sans raison
Un soir sans balcon
Une nuit sans ton nom"
ça tourne en boucle dans ma tête ses mots.


{Les poèmes n'ont pas de lien avec moi hein, évitons le quiproquo ^^'
Même si je sème le doute en laissant partout des prénoms.}
{Pas de rapport non plus avec le film du même nom que je n'ai pas vu et que je n'ai pas envie de voir}





Ecrit par Je signe donc je suis, à 19:05 dans la rubrique "(sans sens)".
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Jeudi (13/03/08)
Hiroshima

Un jour tout sera différent.
Forcément.

Il n'y aura plus jamais de fenêtre fermée sur le monde ni de guerre, ni même de paix, puisque la paix n'existe que parce que la guerre existe.

Il n'y aura plus jamais de deception, on ne sera plus deçu, on ne décevra plus les autres, on sera toujours heureux de ce que l'on est et de ce que les autres sont.

Il n'y aura plus que d'immenses champs de coquelicots et les gens se nourriront de soleil et de musique.
Il y a aura des abricots dans les arbres mais juste pour la couleur.

Un jour tout sera différent.
Forcément.
La jeunesse deviendra folle et il y aura du sang partout sur les murs.

Il y aura de la haine et plus personne ne saura dire "je t'aime" et tout le monde regrettera le temps où "je t'aime" se disait pour rien.
En fait non, car les regrets n'existeront plus.

Il y aura du sang sur les murs, sur les trotoires, dans le ciel, sur les nuages que je vois roses et qu'il voit orange, du sang sur nos mains, jusque dans nos rêves.

Bon. Fin des prédictions apocalyptiques. J'aime bien écrire pour ne rien dire. Pas la première fois que je le dis.
Pas envie de parler du carnaval, pas encore.

Jacques Attali
Bébé
Méridien de greenwicht
Power flower
Provence
Echelle
Ciel
Vert
Vampire
Crochet
Wendy
Cirque
Souvenirs
Temps
Flute
Grenouille
Blanc
Proba
Enseignement
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J'ai définitivement péter un cable.

(Il y a des liens entre les mots. Parfois évidents. parfois très tordus)



Ecrit par Je signe donc je suis, à 21:04 dans la rubrique "(sans sens)".
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Mardi (20/11/07)
De l'autre coté du miroir

Elle a levé les yeux vers les étoiles, mais il n'y avait plus d'étoiles. Il n'y avait plus rien, et pourtant ce n'était ni le jour ni la nuit ni quoique ce soit d'autre.
C'était le vide, le même qu'elle avait eut au fond de son ventre, au fond de ses phrases, au fond de sa tête, de sa vie.

Elle avait cru que ce serait différent, peut être doux comme la chaleur de la couverture de laine, la vieille délavée de sa grand mère, doux comme la chaleur du sommeil, quand on sombre peu à peu vers la rêves, là où plus rien n'existe si ce n'est être là justement.

Elle a levé les yeux vers les étoiles de nouveau et a croisé le regard de sa grand mère. Les coïncidences sont des choses rares. Mais bon. Sa grand mère avait quitté papy, et son jardin, et ses chats, il y avait deux ans de cela.

Elle avait cru que ce serait différent, qu'elle n'aurait pas à se poser de questions, que ce se serait bien peut être.
Qu'il y aurait de la musique, des anges et des étoiles surtout.

Mais il n'y a rien. Sa grand mère a disparue, elle l'a laissée seule une fois de plus, et c'est toujours le vide.

Elle ferme les yeux, parce qu'elle sait qu'il n'y a pas d'étoiles, son coeur se serre et au fond, elle espère que tout cela n'est qu'un rêve.

"On était si bien vivant"

Ecrit par Je signe donc je suis, à 18:38 dans la rubrique "(sans sens)".
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Mardi (09/10/07)
Bloody mess*

Shakspear dis moi...
Etre ou ne pas être...
¤ Le soleil
¤La part d'ombre
¤Perdue
¤la muse
¤seule
¤happy

"Début de la fin".
"C'était pour la postérité.
Mais qui savait quand commençait la postériré?
Peut être était-ce maintenant."

Je me souviens avoir eu peur de grandir, peur du futur, peur de ce lendemain qui fait maintenant partie de la vie.
Les choses et les gens changent.
Bien sûr on ne se perdra pas, parce qu'il est impossible de perdre quelqu'un qui ne se cache pas.
Mais c'est le début d'une nouvelle ère, d'une nouvelle façon de s'aimer, je trouve.
Je trouve peut être mal, et j'éspère que je suis la seule à penser ça.

Vous n'avez pas l'impression qu'on change?
Qu'on est ce qu'on apréhendait il y a quelques années?
Qu'on est déja un peu l'année prochaine quand on sera un peu ailleurs, même si on reste ici...

--Sciences Po
-Prépa aux grandes écoles que je ne réuissirai pas
-Fac
-Fac
-Fac
-DUT
-IUT
-BTS
-Ecoles spécialisées
(y a trois facs parce qu'on a plus de chances de tous échoués à la fac sans vraiment savoir ce qu'on y fait)
(Rayer la mention inutile)

-Je veux devenir adulte
-Je ne veux pas devenir adulte


(idem)

"Raphael a l'air d'un ange mais c'est un diable de l'amour"
"l'amour brille sous les étoiles"
"Les étoiles ne sont pas toujours belles quand on les accroche sur nos coeurs"
"J'ai le coeur trop grand pour moi".

On m'a dédié une chanson  qui s'appelle "Petit Prince"
"Oh non ne pleure pas mon ange
Non ce n'était qu'un mauvais rêve
Mais tu sais qu'en ces jours étranges
Le monde crève"
J'ai relu l'histoire hier.
ça m'a rappelé la première fois où je l'ai lu, et que 'avais pleuré.
Mais maintenant je ne pleure plus.
Mais je reste pourtant bien plus sentimentale que tous ces gens qui regardaient des scènes de tortures sans ciller, au cinéma, samedi.
Et après c'est moi qui passe pour une gamine fleur bleue qui refuse de voir le monde tel qu'il est.

Qu'est ce que vous avez fait de votre part d'humanité?

Sauf que je donnerais beaucoup pour quelques larmes.
Parce que je suis bête et que je crois qu'il suffit de pleurer tout son soul pour être guéri.
(Reste les incurrables)



Une dernière chose:
Qu'est ce que ça veut dire "connaître quelqu'un"?


Saturation.
Saturation
SaturationSaturationSaturationSaturationSaturationSaturationSaturationSaturationSaturatio
SaturationSaturation police: "impact" parce que c'est pas vraiment moi, moi c'est "georgia" Saturation Saturation  SaturationSaturationSaturationSaturationSaturationSaturation

19h 44 voila ce que j'ai fait de ma soirée


* = Non pas messe sanglante, mais bordel, in VO
 
Ecrit par Je signe donc je suis, à 19:43 dans la rubrique "(sans sens)".
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Vendredi (06/07/07)
"Le 483 ème monde était décidément bien insipide"

Le 483 ème monde était décidemment bien insipide.

Des champs de ruine qui s'étendaient à l'infini.
Key leva les yeux vers l'air, pollué. Des papillons de nuit tournaient lentement dans le ciel comme pour une danse funèbre, un ultime hommage à cette terre qui avait un jour été.
Key savait très bien que tout n'avait pas toujours été comme cela. Qu'avant une civilisation entière avait bati ces murs à la force de ses bras. Mais il savait aussi que les murs étaient l'image même de la fragilité.
Que séparer les êtres par des murs c'était choisir la facilité, mais qu'au final rien ne pouvait vraiment séparer les hommes.
Ecrit par Je signe donc je suis, à 16:52 dans la rubrique "(sans sens)".
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