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Il y aura toujours un peu de blanc pour ceux qui veulent être entendus
Nico : Coucou, juste pour te dire je suis tombé par hasard sur tes pages et j'aime beaucoup tes interrogations et tes mots. Keep the head UP :)
choupi : I will try. Merci d'avoir laissé un mot, repasse quand tu veux :)
nico : nicobear@hotmail. fr lol. Je croyais que tu pouvais la voir
Nico : What happened miss no news ? Good news I hope :)
Carnetsfroids : Remets-toi à écrire. La vie doit continuer.
Nico : GIVE ME SOME NEWS PLEASE !
NicO : REVOLUTION POINT COM :)
penseeenvrac : hey, une rencontre joueb, ca te dit?? [Lien]
penseeenvrac : sondage sur les dates pour la rencontre joueb : [Lien]
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AzariahetBard : Hello. And Bye. cnmwnicmxricmx,e r mrfpwrermcegm ericmercmeecec
ererBoomY : Пр&#1 086;д&#1072 ;ю ак&# 1082;а&#109 1;нт& #1099; Youtube.com PVA
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Nos paupières comme des volets

Je suis quelqu'un (de très très indécis) . [Article très long. Peut être pour combler  le silence aussi long qui l'a précédé. Peut être simplement parce que. ]




Ce soir là le ciel étouffait de nuages noirs, on entendait le tonnerre parfois, et ce n'est qu'après six texto et deux coups de fil que j'ai pris la décision d'aller à la soirée de désinté.


Désintégrons nous oui oui désintégrons nous même si l'on n'a jamais été intégrés peu importe, un coup de tonnerre un éclair un coup de foudre et on sera désintégrés dans tous les sens du terme.


Devant la grande porte il n'y avait pas grand monde. La règle c'est d'arriver en retard, je devrais pourtant le savoir au bout d'un an. Mais je ne savais même pas ce que je faisais là, ni Adeline ni Julie ne venaient et Al. avait déjà disparu sillonner le centre ville à la recherche de boisson.

Petit petit les gens sont arrivés, l'amie de collège de la personne que je voulais connaître se roulait cigarette sur cigarette, moi je ne lâchais pas d'une semelle deux filles assez sympa, elles s'amusaient à prendre le tram en photo avec un réflexe dernier cri. La personne que je voulais connaitre avait un pack de bière entamé dans son vieux sac à dos ringard. Je crois que ça ne m'a pas surpris plus que ça.


Di est arrivée très en retard, elle avait du mal à faire un créneau avec son énorme quatre quatre. Tu m'étonnes.
 Et puis on est partit.


Le délégué a eu une idée de génie ce soir là. Il avait embarqué un vieux lecteur de CD à pile. On marchait dans les rues en chantant "sous le soleil des tropiques" en hommage au cours de géo qui est depuis septembre un bordel incommensurable.
Les gens aux terrasses des bars nous acclamaient. J'avais le cœur et l'estomac qui se déliaient peu à peu.



Devant le cinéma on a improvisé une première épreuve pour les khâgnes puisqu'on était surtout là pour les désintégrer eux, avant qu'ils ne quittent à jamais le lycée.


On s'est mis à chanter -très approximativement- la macarena et on les a fait danser sur le passage piéton. Sortis du célèbre "heey macarena" c'était pas trop ça et quand le feu est redevenu vert pour les voitures ils se sont mis à courir comme jamais dans leur vie.
Di a traversé à ce moment là et j'ai cru qu'elle allait se faire faucher.


Au parc on a poursuivi, ils ont fait des pyramides humaines, un concours de choré, un concours de gobage de flamby avant de finir par un concours d'alcool. Les garçons tête brulée ont bu trois flamby d'affilée, remplis de vodka.
On a fait la chenille en semant la moitié des gens, mais ce n'était pas très grave puisque quelques personnes d'un autre groupe d'étudiant se sont jointes à nous. Elles devaient trouver que de notre coté du sapin on s'amusait plus que du leur. Un de ces étudiants n'arrêtaient pas de demander "t'as pas une cigarette indu?"


Pendant ce temps ma marraine (qui est en khâgne mais elle 'cube' c'est à dire que c'est sa deuxième khâgne) et son colloc (qui l'était il y a un an) sont arrivés. J'avais déjà entendu parlé du garçon en question, on le surnomme "le colloc sexy" entre nous. Mais je ne l'avais que très brièvement croisé, une seule fois, sans vraiment faire attention à lui.


ça me parait assez incroyable maintenant que j'y pense de n'avoir pas fait attention à lui quand je l'avais apperçu cet hiver.


Il a commencé à pleuvoir et j'étais sincèrement horrifiée de voir les gouttes d'eau s'écraser sur mon sac. Parce qu'à ce moment c'était déjà trop tard pour faire marche arrière et dire 'non finalement ça me dit rien cette soirée'.


Le colloc a ouvert l'immense parapluie anglais qu'il avait je me suis abritée dessous avec d'autres gens que je ne connaissais pas.


On s'est tous réfugiés sous un grand arbre, Al. est revenu avec ses amis métalleux. J'ai discuté avec je ne sais plus qui et puis ça y est il ne pleuvait plus.


C'était entre chien et loup et le crépuscule se reflétait dans les bouteilles d'alcool.
J'ai enlevé des mains d'Al. la bouteille de bière qu'il était en train de descendre. Toujours le même goût dégueulasse. Non, en fait c'était bien meilleur que les (rares) autres fois.
Il m'a traitée d'alcoolique pour rigoler ; ses copains puaient l'alcool et ils étaient limite sur le point de m'embrasser parce que je leur donnais des chips -mon paquet était l'unique truc à manger de la soirée-.


Tout prenait la couleur du ciel. J'ai inventé un jeu stupide qui consiste à se déplacer avec une bouteille de bière vide sous chaque pied. C'était facile il y en avait tellement qui trainaient par terre. On a longtemps roulé comme ça avec Di en s'agrippant l'une à l'autre, on se cassait un peu la gueule, j'hurlais de rire ou de peur je sais plus.


Quelqu'un a proposé de faire le jeu où il faut passer sous les bras tendus des autres, placés face à face et se tenant les mains. Tout le monde criait, la personne que je voulais connaitre parlait italien.



Après il y a du flou dans mes souvenirs, jusqu'à la nuit.


Quand il faisait vraiment noir je me souviens.


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Le petit poste de musique diffusait des tubes des années 90 on dansait autour, le type qui fait 1m95 dansait enlacé avec son copain, j'ai dansé la valse avec une fille, j'ai dansé la danse du sapin de noël avec des gens à moitié bourrés que je ne connaissais pas.
Une fille de ma classe allait super mal elle n'arrêtait pas de me dire "je te vois double" je suis restée avec elle un moment, et après on s'est mise à hurler toute les deux "je t'emmène au vent" il y avait tous ces gens mais je m'en fichais je me fichais de tout d'ailleurs et je hurlais "je voudrais que tu sois là de temps en temps".
J'ai dansé sur "paris latino" avec l'amie de collège de la personne que je voulais connaitre, ses cheveux roux luisaient et on s'est fait quatre bises.


A un moment je parlais à ma marraine et je me plaignais que son colloc soit gay. C'était juste avant qu'elle m'entraine vers lui. "C'est toi?" ben oui c'est moi" "Je t'ai pas reconnu de loin tu ressembles au type qui s'est incrusté pour les cigarettes".
On a longtemps dansé ensemble, lui, ma marraine et deux khâgneux autour du lecteur de cd. "Ils m'entrainent au bout de la nuit les démons de minuit"
Ma marraine a demandé "qu'est ce que j'ai dans mes poches?" -je ne sais plus pourquoi- et j'ai hurlé "des gâteaux au chocolat!!", j'aurais pu hurler n'importe quoi d'autre à ce moment il n'y avait plus rien dans ma tête, mais ça a beaucoup fait rire son colloc.
On a essayé de faire le fameux mouvement disco que je ne maitrise toujours pas, tu tends un bras tu plies un jambe, il s'en sortait plutôt bien.



Beaucoup de choses m'échappent.


A un moment je me suis renversée du jus de pomme sur la robe en voulant boire à la bouteille.
J'avais l'impression qu'il n'y a avait pas assez d'alcool. J'ai demandé à Al. s'il pouvait me redonner de la bière mais il s'est plaint qu'il n'en trouvait pas, lui non plus. La personne que je voulais connaitre déballait un sac plastique avec des canettes mais je préférais ne pas aller le voir.


A un moment j'ai emmené ma marraine voir un type à l'autre bout du parc qui jouait au diabolo. (xD) Le diabolo était en feu et le type le faisait passer tellement près de son corps que je n'ai pas pu m'empêcher de le féliciter à la fin.


A un moment je cherchais notre délégué (pas "le délégué", l'autre, celui qui est décoloré en blond platine). Je n'arrêtais pas de lui taper sur le bras pour qu'il m'écoute mais il n'écoutait pas, il ressemblait au personnage d'Orange mécanique avec son petit chapeau melon noir et parlait de manière incompréhensible avec une fille. Pourtant je ne me décourageais pas, j'avais l'impression que c'était vital qu'il sache que G. le cherchais alors je continuais à le lui répéter inlassablement.


A un autre moment j'essayais d'apprendre à Al. et son pote, celui qui est toujours défoncé, à faire le hibou avec leurs mains. Ils étaient trop enthousiastes, trop impressionnés ça me faisait rire. A ce moment Al. était déjà bien soul
il collait son oreille contre mes mains pour mieux entendre le bruit du hibou et criait.
 Je me rend compte que je peux savoir quand il l'est rien qu'en regardant ses yeux.


J'ai fini par dire que j'allais appeler mon père pour qu'il vienne me chercher.
Ma marraine m'a proposé de dormir chez elle. Je n'ai hésité qu'une seconde, juste le temps de poser les yeux sur le colloc qui dansait au loin. Et j'ai dit oui.
Mon père n'a pas fait d'histoire, il ne m'a même pas demandé chez qui j'allais dormir, il m'a juste dit "mais tu vas faire comment demain, tu n'auras pas tes affaires de cours?"


Il devait être 23h30 on était assis dans l'herbe à attendre que ça se passe. On riait un peu avec le colloc parce qu'on se rendait compte que c'était le même CD qui passait en boucle depuis le début de la soirée. Au loin dans la montagne brillaient des lumières. Comme le ciel était aussi noir que les sommets on aurait dit que les lumières flottaient dans l'air, je trouvais ça beau. Le colloc m'a dit qu'il voyait ça tous les soirs de la fenêtre de leur appart. Sous le soleil des tropiques pour la 5ème fois. Les gens étaient bien trop ivres pour s'en rendre compte.


On a décidé de partir, chacun faisant semblant que "non moi ça m'est égal, on reste si vous voulez", alors qu'on avait tous les trois envie de partir.
On a croisé Al et le délégué qui se faisait prendre en photo par une fille. Elle m'a proposé de me rajouter et on a posé entrain de faire le signe métalleux (si si vous savez les deux doigts du milieu pliés, il parait que c'est un signe sataniste qu'ils ont repris pour se moquer des préjugés)


J'ai dit à Al. que je partais dormir chez ma marraine il a hurlé "la chaaance!" et puis il n'arrêtait pas de répéter "aaah mais je suis SOBRE! je suis sobre je suis sobre nooooon je suis sooobre je veux à boire!!". Et moi je riais.
Je ne sais pas qui a commencé mais on s'est raconté des blagues un peu limites sur Hitler et Staline, je leur ai montré celle que Max m'avait faite quelques jours auparavant.
On a finit par confier Al. à d'autres gens et on est partit prendre le tram.


Le colloc faisait le body-guard avec son parapluie ou bien le militaire qui marche baïonette sur l'épaule. Je veux le même parapluie.
Dans le tram il y avait un type avec un chapeau à paillettes et on a parlé des orthondentistes.

Après il a fallu encore marcher jusqu'à leur immeuble. Je n'avais aucune idée d'où l'on était, ça n'avait pas d'importance puisqu'ils étaient là.
On a un peu parlé cinéma et puis on a pris l'ascenseur dans leur immeuble. Le hall était éclairé par la lune.

Chez eux c'est grand et ça fait pas étudiant. Une des colocataires dormait, une autre n'était pas là. Il m'ont fait visiter l'appart, il a une chambre un peu en bordel mais pas trop. Il m'a montré les lumières de la montagne avant de fermer les volets, il m'a ouvert le clic clac de leur salon et il est partit prendre une douche.

 
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J'étais pas vraiment fatiguée, on a parlé plus d'une heure avec ma marraine sur son lit, à la lumière de sa petite lampe de table de nuit. Elle m'a raconté comment elle s'est "réparée", je lui ai confié certaines choses. Elle connait des secrets sur beaucoup de personnes de la prépa et m'en a dit certains. J'aime beaucoup avoir la confiance des gens.



Vers minuit et demi le coloc a frappé, il était en pyjama avec un tasse brulante à la main et il avait enlevé ses lunettes noires. Ces lunettes rectangles et marquées que je déteste sur la plupart des gens. Mais pas tous.
 Il se sont mis d'accord avec ma marraine : comme le lendemain elle commençait à 8h et moi à 10h on ne pouvait pas partir au lycée ensemble, autant dormir autant qu'on le peut. Ils ont convenu que c'est lui qui me montrerait l'arrêt de bus puisqu'il était en vacances.



Elle m'a donné une brosse à dent, j'ai choisi la rouge, prêté un couverture, rouge aussi, et un tee shirt. Toutes les chambres étaient plongées dans le noir, moi je me démaquillais encore dans une des deux salles de bain en m'excusant mentalement auprès de la fille à qui j'empruntais le démaquillant et le coton.
Bizarrement je me sentais très bien dans le salon. Il était presque vide, le clic clac, une banquette blanche, des étagères très peu remplies, une lampe sur pied et un fauteuil minimaliste sur un vieux tapis élimé.

A deux heures du mat j'ai envoyé un texto à Adeline pour lui dire que je ne pourrais pas lui apporter la cravate que je devais lui prêter le lendemain.
Je me suis juste un peu maudite d'avoir oublié de mettre dans mon sac deux trois trucs essentiels -du déo par exemple- mais en même temps je ne pouvais pas savoir.



J'ai dormi dans un tee shirt Linkin Park à moitié enroulée dans la couverture.
Comme le colloc m'avait dit quelques heures auparavant que les coussins Tintin du salon lui appartenaient j'en ai pris un pour oreiller au lieu des grands coussins blancs.



Je lui avais demandé si les volets laissaient filtrer la lumière des phares des voitures. Ce n'était pas le cas mais il ne faisait pas totalement noir et il y avait quand même cette ressemblance fragile avec les souvenirs que j'ai de l'appart de mes grands parents paternels, quand ils étaient encore en vie. J'étais petite à l'époque mais les lumières des phares s'imprimaient au plafond de leur salon quand c'était la nuit et qu'on dormait sur les matelas en mousse.


Je me suis suis levée une heure trop tôt mais quand je m'en suis rendue compte c'était trop tard pour se rendormir, j''avais déjà ouvert les volets. Il y avait une lumière matinale magnifique qui entrait dans la pièce et dehors on entendait des ouvriers qui faisaient des travaux.
Parmi les rares choses que j'avais dans mon sac il y avait mon manuel de vocabulaire d'espagnol. Je ne sais pas pourquoi je l'avais apporté à la soirée, peut être l'habitude, j'ai l'impression de ne jamais m'en séparer. J'ai ainsi pu apprendre mes mots pour le contrôle de l'après midi.



La colocataire qui dormait la veille est rentrée dans le salon, c'était étrange d'être chez elle alors que je ne la connais pas du tout. Elle, elle a eu l'air de trouver ça plutôt normal et a disparu de nouveau dans sa chambre.
Dans la cuisine ma marraine m'avait laissé un bol, une cuillère et la boite de céréales avant de partir. J'ai pris mon petit déjeuner toute seule, ce n'est qu'à la fin que le coloc est venu. Il m'a dit qu'il avait eu des problèmes avec son réveil, je lui ai dit que moi aussi. Il avait la trace de l'oreille sur une des joues et le rouge faisait ressortir ses yeux bleus électriques.
Il était déjà habillé et moi je tirais en cachette sur le tee shirt noir de ma marraine qui arrivait tout juste au dessous de mon boxer.



Il s'est mis dans ma tête de décongeler du pain, parce qu'il avait mangé de la brioche toute la semaine, on se serait cru dans Marie Antoinette, en plus leur four était bleu-roi. Il m'a fait gouté du jus de mangue, la colocataire a vite avalé un bol de céréales, je suis allée m'habiller, heureusement le jus de pomme n'avait pas laissé de marque sur la robe mais c'était tout de même assez horrible de devoir l'enfiler, j'avais tellement envie de me changer.
J'ai plié la couverture, la serviette et le tee shirt et 'ai posé dessus un post-it. "Thanks".  ça m'a fait penser à mon anniversaire et à la personne que je voulais connaitre.
 On n'a pas échangé un mot de la soirée, on n'a pas dansé ensemble, on ne s'est quasiment pas vus.



Dans la cuisine le coloc bataillait avec le pain, on était un peu en retard mais il a quand même fait fondre du chocolat lindt dans le quignon. Il boit du lait, c'est bien.



On a finit par partir, il faisait déjà très chaud dehors, je lui ai posé des questions sur sciences po (il a finit sa deuxième année) (oui il est à sciences po vous avez bien lu).
L'arrêt de bus était tout près en réalité, j'aurais pu trouver toute seule. Mais c'est lui qui avait proposé de me montrer.
 Il aurait aussi pu me dire au revoir puisqu'on y était, mais non, il a attendu avec moi en me racontant comment ils ont trouvé cet appartement génial après avoir visité des immeubles insalubres. J'avais du soleil dans les yeux il y avait du soleil de partout de toute façon.

 Le bus est arrivé je l'ai remercié pour tout, ça l'a fait sourire, et puis j'ai approché mon visage pour lui faire la bise et là il a mis quelques secondes à réagir et j'ai maudit tous les garçons du monde qui ont plus de chance avec lui que je n'en aurais jamais.
Je suis montée dans le bus et j'avais le coeur un peu serré, un peu mais un peu quand même. Il n'était toujours pas parti, il regardait le bus, les mains dans les poches de son jean et il a attendu qu'on s'en aille pour partir. J'aurais peut être du lui faire un signe de la main.



C'était une ligne de bus que je n'avais jamais prise, elle passe à des endroits dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Ils vivent pourtant relativement près du centre ville. Malgré cela il y avait beaucoup de vert par la fenêtre.



Au lycée j'ai emprunté des feuilles et un bic, Di et moi on a dessiné des punks en philo, Julie dessinait des abysses. Al avait l'air plutôt en forme pour quelqu'un qui est rentré à pied chez lui à 2 heures du mat (2 heures de marche.) Il est fou mais c'est pour ça qu'on l'aime.
J'ai croisé ma marraine à midi, ça faisait bizarre.
J'ai failli manger toute seule au self et ça m'était égal. Mais finalement j'ai trouvé une table avec des personnes de la classe. Donc ça compte pas, toujours pas mangée toute seule dans un self.



Après le repas j'ai squatté la chambre d'internat d'une fille et on s'est posées des questions sur le vocabulaire d'espagnol. "Le héron cendré?" "La garza real". ça ne s'invente pas ces moments là.
Je n'avais jamais mis les pieds à l'internat. Je n'ai jamais vu la chambre de la personne que je voulais connaitre.
La fille avait décoré les murs avec des photos de ses amies.



On n'a même pas fait l'interro en espagnol.
Après le cours j'ai fait une heure de bus pour passer une heure chez moi. C'était pas rentable en temps mais je voulais absolument me laver les cheveux et me changer.
Je suis repartie, en bus toujours, au spectacle de danse d'Adeline.
Je n'avais pas mangé, deuxième soir de suite, mais il y avait un apéro dans le hall de la salle de spectacle. C'était en l'honneur d'une expo de peinture et j'ai fait l'opportuniste en me servant des saucisses feuilletées. J'ai quand même regardé l'expo pour ne pas trop abuser de la générosité des gens. Il n'y avait que des nus.



La salle était à moitié vide et pourtant c'était très bien. Il y avait même de la danse classique et des pointes. Adeline fait du contempo et je n'arrivais pas à détacher les yeux quand elle dansait. Elle était magnifique avec cette chemise blanche trop longue.



Quand je regarde quelqu'un danser j'ai l'impression d'accéder à quelque chose que je ne devrais pas voir.




On est rentrée sous un déluge de pluie. Sa mère m'a proposé de manger au restaurant mais j'étais complètement claquée. Malgré tout j'étais heureuse d'y être allée, heureuse aussi d'avoir été la seule invitée. C'est une vraie marque d'amitié d'inviter quelqu'un à son spectacle de danse de fin d'année.


A la maison mes parents regardaient un polar à la télé alors j'ai regardé avec eux, mes sœurs faisaient autre chose, il pleuvait dehors et sur l'écran alors je me suis enroulée dans la couverture marron du canapé parce qu'il faisait presque froid.





Il y a des choses comme ça qui paraissent étranges avant de les vivre et après les avoir vécues. Mais sur le moment, quand on est en train de les vivre elles ne le sont pas.
Hier matin c'était tout à fait naturel de prendre un petit déjeuner dans un appartement avec des personnes que je connaissais -au mieux- depuis la veille.



Je ne veux plus jouer sur l'ambiguïté du verbe 'connaitre', je ne veux plus m'empêcher d'utiliser ce mot. Je ne veux plus l'utiliser qu'au conditionnel - ou à l'imparfait puisque la personne que je voudrais connaitre est devenue la personne que je voulais connaitre.



Maintenant il n'y aura plus que des personnes que je connais.
ça me fait penser à quelque chose que m'a dit ma marraine quand on était sur son lit. "Toi tu dois avoir plein d'amis, connaître plein de gens non?".





Je pensais que c'était un fantasme collectif cette histoire de "y a pleeein d'homos en lettres sup". Eh bien non.
J'ai découvert pendant cette soirée que deux garçons et deux filles de mon entourage le sont.
Sans compter que j'ai de plus en plus de doutes à propos de la personne que je voulais connaitre. Il s'est amusé pendant la soirée à grimper sur le dos d'un très beau gars. Le très beau gars en question lui prêtait son béret et se bagarrait avec lui - en l'attrapant par n'importe où - quelques jours plus tôt.
C'est peut être mon amour propre qui me fait penser ça. Une façon comme une autre de se dire que s'il ne m'aime pas ce n'est pas à cause de moi c'est à cause de lui même. C'est con hein.


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En revanche pour le coloc... Si ma marraine m'avoue ne lui avoir jamais vu de copain officiel elle n'en reste pas moins persuadée qu'il est gay. Selon elle c'est juste qu'il n'assume pas et c'est pour ça que le sujet est tabou entre eux (et qu'elle m'a formellement interdit de lui en parler.)


Il y a une partie de moi qui est raisonnable.
Une partie qui me dit laisse tomber il est gay, il est gay tu entends, si si si tu entends très bien, regarde il n'avait même pas envie de te faire la bise, et puis il vit dans un appart avec quatre filles alors s'il voulait hein...





Et il y a une partie de moi qui n'est pas raisonnable.











Ecrit par choupi, le Dimanche 21 Juin 2009, 00:31 dans la rubrique "(pour de vrai)".


Commentaires :

  justaimer
justaimer
21-06-09
à 01:52

il a beau etre tard, je "dévore" tes mots, comme un roman qui ressemble à la vie, sauf que la vie ne sera jamais un roman, parce qu'elle est réelle. C'est une chouette résolution de ne vouloir que connaitre, et plus au conditionnel ou au futur. Ca te fera moins souffrir. Mais ne serais tu pas en train de retomber amoureuse? ;-) C'est toujours des moments forts les fetes, des moments fous aussi. Je te fais de gros bisous et pensées amicales

  Anonyme
21-06-09
à 11:39

Trop bien.

C'est fou la vie, c'est plein de rencontres. Tu as bien fait d'être spontanée, de ne suis que ton envie en acceptant de dormir chez ta marraine. D'accord c'est pas facile le lendemain parce-'on a pas son ptit confort, on dort mal etc... mais au moins tu t'es sentie vivante ces quelques heures passées. Et c'est ça qu'est bon !

Je suis super heureuse pour toi !

  Anonyme
21-06-09
à 11:40

Re:

Heu, l'anonyme c'est moi, Lu

  alberto
alberto
25-11-09
à 10:40

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