c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

Les journées se lassent, c'est la spirale de l'ennui, du sommeil, de la fatigue, des cours de philo, des heures de maths, des silences horribles.

Ce sont les soirées qui tombent trop vite sur le jardin qui respire et les longues minutes passées la tête contre le carde de bois de la fenêtre à regarder les cerises rougir aux paroles des chansons qui endorment les murs.
Ma mère ouvre toujours les volets de ma soeur, bien qu'elle n'ait pas mis les pieds dans sa chambre voila bientôt deux semaines de cela.
Elle dit que c'est meilleur pour l'air, mais c'est que des conneries, elle le fait parce que c'est une habitude, parce que ce serait contre nature de laisser les volets fermés, ce serait comme quand on est malade et que les paupières se ferment en même temps que les rideaux.

J'essaie de faire des efforts, j'essaie le soir quand je me couche et le matin quand je me lève, mais entre temps tout mon bel enthousiasme retombe et c'est le poids des regrets, le poids des minutes et de la pizza au chorizo de ce midi. Parfois il y a des instants de répit, des quarts d'heure de soleil, des questions faciles en philo, des notes extravangantes, des gens qui chantent dans le bus comme si c'était la colo et que tout le monde s'aime , se sourie, et est heureux.

C'est la fatigue de la monotonie, de ces matins identiques, et des conversations à s'en faire mourir sur le -t'as fait beaucoup de révisions toi? moi je suis foutue-.
Les fonctions, les courbes, les taux de change.

L'éternel retour.

Je garde l'espoir parce que je n'ai pas de raison de le perdre.

Ce week end on ceuillera les cerises, ma soeur reviendra de Lyon, je jouerai de la guitare pour l'anniversaire de mon père et ça ira, ça ira. Les aristos on les pendra.
Et puis les vacances arriveront, et c'est sûr, on ira camper ensemble, on en rêve depuis si longtemps, on se souviendra des crocodiles fondus, et Aurélie tu mettras ton visage à deux centimètres du mien dans la tente pour me faire rire toute la nuit, et on sera con et en vacances et plus rien n'aura plus la moindre importance.

C'est sûr.

Bruler les cours, dire fuck à tout le monde et faire la fête, hein.... ^^
C'est tout à fait ça.
Je n'aspire qu'à des moments complètement irréls où les gens seront dingues, feront des trucs de dingues, sans se soucier des autres.
Ouais c'est ça.
Atteindre l'osmose avec les autres dans l'anonymat le plus total.
Faire la fête, la révolution, l'amour, avec n'importe qui, vivre dans le présent avec des gens qu'on ne connait pas, et tant mieux.

Tant mieux tant mieux, je veux de l'inconnu, de la nouveauté, de l'éphémère, de la folie, de la fête, du sexe, de la drogue et du rock'n' roll.

Surtout pas prendre le temps de connaitre les gens jusque dans leurs plus petits défauts, surtout pas s'attacher, se promettre, partager des millions de petits déjeuners, se connaitre par coeur à s'en rendre malade.
Se lasser.

C'est du grand n'importe quoi, ça me plait.

C'est vraiment n'importe quoi et puis ma mère me tuerait si je me droguais.
Ahahaha.

"La fonction exponentielle et la fonction logarithme vont au resto. Qui paye l'addition?
L'exponentielle car logarithme népérien."

La vie est terriblement fun.

Fort heureusement tu m'a apprise à dire "on ne peut s'empêcher" en anglais.

Comme quoi la vie est terriblement fun, et en plus, quand on sera grandes on sera savantes.

[Remerciement spécial à Lunye pour son témoignage de théatreuse. ça me rend trop heureuse pour toi, c'est génial.
Et ouais, je vais m'y mettre, deux avis contre mon hésitation... elle fera pas le poids. ]

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