c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

(juillet 2007)

Longtemps que je n'ai pas fait d'article à propos d'autre chose que mon petit égo. Ce ne sera pas ce soir non plus, je préfère prévenir.

"Mais tout bien pesé s'il faut creuser préfères tu qu'on creuse à la pelleteuse?" RenanLuce
Non à la pelle c'est bien.

Je me remplis de musique pour me vider le cerveau, j'ai tapé tout et n'importe quoi sur deezer, allant jusqu'à exhumer de très vieilles choses que j'écoutais quand j'avais 11 ans. Du Garou par exemple.

"Dans les premiers mois de ma planque j'ai cru que ma vie serait la même, en recréant ce qui me manque de ma Sicile américaine" Repenti

Un dimanche de plus qui touche à sa fin.
C'est triste les dimanches soirs.
Les matins j'ai toujours envie de ranger ma chambre, je ne sais pas trop pourquoi. Peut être une façon de mettre sa vie en ordre avant de commencer une autre semaine.
Alors j'enlève les pelures de gommes de mon bureau et je fais des piles de livres un peu moins casse-gueule.

Mais il n'y a rien de magique là dedans, et demain ne sera jamais que lundi.
On devrait sauter le lundi. Passer directement au mardi, quand on est déjà dedans, déjà blasé, déjà concentré sur le weekend end à venir.
ça me rappelle un cours d'histoire où la prof rendait des copies. Comme on est 53 et qu'elle prend le temps de discuter avec chaque personne quand tu as le malheur d'avoir ta copie à la fin tu en as pour un bout de temps.
Ce jour là on était tout au fond avec Julie et Al, presque dans la classe d'à coté, aux places où tu peux faire un concert de rock sans que ça dérange le cours tellement t'es loin. On attendait nos copies, et ça s'éternisait, et cette espèce de pression qui envahit inévitablement nous faisait dire n'importe quoi.
Al. a le même système de pensées simplistes que moi parfois:
-"On devrait inventer une machine pour ne pas avoir à vivre ce moment quand on attend nos notes. Ouais y aurait une machine au plafond et en fait ça enverrait toutes les copies d'un coup par la voie des airs."
-"Ou alors on arriverait et les copies seraient déjà sur les tables vu que les gens y s'assoient toujours au même endroit"
- "Ou mieux on aurait des écrans tactiles intégrés aux bureaux et hop on rentrerait notre identifiant et on verrait notre copie s'afficher"

Derrière ce ramassis de conneries il y a une grande vérité.

Le pire c'est l'attente.

Il vaut toujours mieux être le moment pire en question que d'être en train de l'attendre.

Le matin quand je marche dans le froid et la nuit vers l'arrêt de bus je me dis que finalement tant mieux si je suis là, comme ça c'est presque fini.
ça marche pour tout. Enfin tous les trucs prévus. Toutes ces choses qu'on voit s'approcher de nous à petits pas. Les dates et les heures qui n'en finissent pas d'arriver et la peur qui croît à mesure qu'on se rapproche, nous, ou que la chose se rapproche, elle.
A coté de ça la chose en question c'est presque une délivrance.

C'est bizarre et ça ne m'étonnerait pas d'être la seule personne sur terre à penser ça.
Peut être qu'il y a d'autres gens. Je devrais chercher. On pourrait fonder le club des gens qui n'aiment pas l'attente. L'attente, pas attendre. C'est différent. C'est pas une question de patience.

C'est une question de merde.

Il faut que j'aille m'oxygéner.

Je pourrais. Il n'est que 18h16.
Mais il fait nuit. Froid. Nuit et froid.

De l'air.
"ça me rend dingue ça m'fout en l'air quand je sais que tu t'envoies en l'air, de l'air, de l'air de l'air" MademoiselleK