(flick)
Recommencer tout doucement, à dose homéopathique pour ne pas se faire de mal.
Le ciel est gris, mais c'est devenu une habitude avec laquelle on vit très bien en fin de compte.
Depuis trois jours je ne sens plus le froid, pour des raisons qui m'échappent. Enfin... je sens qu'il fait froid, que le vent du Nord me brule les joues, mais ça s'arrête là, ça n'a rien de désagréable. Pourvu que ça dure.
Je suis en vacances, j'écoute les Beatles, je dessine des trucs psychédéliques et je connais par cœur toutes les bandes annonces du moment à force d'aller au cinéma où j'ai l'impression de ne faire que croiser les gens. Mais c'est déjà ça. Si seulement ça marchait avec tout le monde.
Mes amis hypokhâgneux me manquent plus que ce que je pensais. On s'envoie un peu des meils à propos de tout et rien.
Je pense vaguement à Adeline qui est en Grèce en ce moment même, avec la personne que je voudrais connaitre. C'est surement ce qu'on appelle l'ironie tragique. Je me demande s'il a appris à dire "je ne mange pas de viande industrielle" en Grec.
Sinon, je regarde vers l'avant. Je rêve de shorts, de maillots de bain et d'eau salée en feuilletant le catalogue de la redoute.
Je recherche activement (du moins plus activement que jusque là) un job pour cet été.
Il faut que je valide mon BAFA en bossant comme monitrice dans une colo ou un truc du genre.
La voisine m'a filé une adresse de centre d'accueil en Suisse et j'ai très envie d'y aller.
Je ne sais pas trop pourquoi mais je crève d'envie d'être prise dans ce centre, de passer trois semaines avec des enfants de primaire, au milieu de nulle part, en Suisse, c'est bien la Suisse, j'y connais personne, enfin si mais c'est pas grave. J'ai peint dans ma tête une image idyllique de prairies et de forêts, de vaches et de ciel bleu, de collègues et d'enfants adorables. Une image surement décalée par rapport à la réalité.
Je m'en fous, je hausse les épaules.
Demain on ira danser le rock, et plus tard on ira danser la salsa, et encore plus tard ce sera le printemps.
Je sais bien qu'il y a quelque chose d'inachevé là dedans. Je le sais.