c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

Je serais quoi sans ces gens?

Je serais quoi sans petite soeur, qui veux que je lui apprenne le dessin, qui veut que je lui fasses écouter" dernière danse" de kyo, qui me fait des étoiles en perles à repasser pour mon anniversaire... ?

Je serais quoi sans grande soeur qui m'envoie une carte de Lyon, qui m'en réécris une de retour à la maison, qui m'offre un livre quand j'ai justement plus rien à lire, qui fait de la balançoire dans le jour qui s'éclipse derrière les montagnes, qui invente des histoires de tentes et de "vieux campeurs"...?

Je serais quoi sans L., sans "que hora es en gibraltar?", sans la macarena, sans ses bétises, sans le méchant frère guy, sans son bon sens, sans cette qualité enorme dont elle fait profiter tout le monde, cette façon d'être tellement décomplexée, tellement capable de mettre l'ambiance...?

Je serais quoi sans J., sans son sourire et son rire, sans ses yeux marrons brodés de violet, tellement tristes parfois, mais toujours si gentils, sans son sourire quand on parle du prof de philo, sans les verres qu'elle m'oblige à boire (non pas de l'alcool xd) sans son petit air d'ange quand elle dort sur ce canapé rouge...?

Je serais quoi sans M., sans "-c'est moi -mais moi ça pourrait être n'importe qui" à l'interphone, sans ses idées magnifiques de squattage de son salon, sans cette gentillesse qui déborde d'elle de partout (niaaa on va mourir étouffés xd), sans tous ces moments avec elle dans le morel, gentil chauffeur, le plus beau des cadeaux du monde, et le gars qui arrêtait pas de répéter je sais plus quel mot, quasiment 10 fois à la minute, sans l'alcool de poule de bretagne...?

Je serais quoi sans L., sans les moutons, les profs de langues qu'on aime qu'on déteste, sans cette façon qu'on a eut de se serrer les coudes depuis deux ans, paumées dans un demi groupe de merde, sans ses fous rires et qu'on s'écroule par terre parce qu'on en peut plus, sans l'heure des loups et son "fais en bon usage", sans peter pan qu'on a partagé...?

Je serais quoi sans M., sans son brin de folie avec les chats, sans tous ces repas partagés ensemble, sans les "salut ça va?" et son sourire le matin quand il est 7h30 et que j'ai envie de me tirer une balle parce qu'il est 7h30 justement, sans sa façon de jamais perdre pieds, de jamais craquer, de rester la même, de relativiser en somme, sans nos charriage permanents parce qu'on est pas dans la même série...?

Je serais quoi sans C., sans ce milliard de souvenirs communs, sans le mambo, le rock, sans la danse qu'elle a dans la peau tellement qu'on pourrait la regarder pendant des heures, sans ses idées de folle, se cacher sous la table, se dessiner des moustaches de chats au chocolat, sans cette force en elle qui la fait sourire malgré tout, et quand je dis tout c'est vraiment tout...?

Formiable week end.