c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

Il est tard. Il est toujours tard quelque soit l'heure. Le temps me court après, il me rattrape sans cesse, il s'accroche à mes chevilles, il écourte mes nuits, je le déteste.

J'ai rêvé que ma soeur me détestait.
La grande soeur.
Me détestait pour de vrai.
Elle disait des choses horribles sur moi. Des choses dont moi seule devrait avoir le droit de parler, le droit d'y penser même, le droit de me les reprocher.
Elle ne me les dira jamais.
Parce qu'elle n'en connais pas la moitié.
Et parce qu'elle ne me déteste pas non plus.
Parfois je crois qu'elle me méprise.
Parfois je crois qu'elle a peur de moi. Peur que je fasse mieux. Sauf que moi je sais très bien que c'est impossible.

Et parfois rien. On dit des bétises et on se dispute gentiment des cd.

J'ai remis du vernis noir.
Les réactions n'ont pas attendues.
Mon père "c'est vraiment pas beau", ma mère "j'aime pas du tout", mon père "ça fait vulgaire", ma mère "en plus tes ongles ils sont bizarres pourquoi tu les coupes aussi court?"

Envie de lui cracher à la gueule que je ne le fais pas exprès d'avoir des ongles aussi minables, que je ne les coupe pas que je les ronge.
Sauf qu'après reflexion, ben si, je le fais exprès.
C'est tout à fait dans mes capacités d'arrêter.
Alors je ne dis rien et je les laisse critiquer avec un petit sourire qui flotte à la comissure des lèvres.

La vie ressemble à une courbe, à une parabole d'équation y = - x. (je crois ^^')(au secooours j'ai raté les maths!)
ça monte en pente douce, ça monte plus vite, ça culmine, ça chute.
Ma relation - peut-on vraiment parler de relation?- avec Lo n'aura pas échapper à la règle.
Reste à savoir si après la première descente il y a une autre montée après. Ou si on retourne au calme plat.
J'ai l'impression que c'est de ma faute.
Il m'a dit que non pourtant.

Elle:

qu'est ce qui s'est passé? est-ce que j'ai dit une connerie, est-ce que j'aurais pu faire quelque chose?

Lui :

non, ça ne vient pas de toi, ça vient plus de moi en principe

Elle :

pourquoi "en principe"? y a quelque chose qui vient de moi?

Lui :

non, parfois ça vient des autres

Elle :

des autres dont je fais partie?

Lui :

naaan

Elle :

mais siii

Elle:

forcément

Lui :

nan

Elle:

forcément que si

Lui :

tu fais parti de mon coeur, pas des autres

Peut-être que son coeur a cesser de battre alors.
Qu'il a fait comme la courbe mathématique, qu'il a battu de plus en plus vite jusqu'à croire qu'il allait exploser, et puis que tout doucement il s'est calmé, il a adopté un ryhtme plus calme, plus lent, plus tranquille.
De plus en plus tranquille, de plus en plus tranquille, de plus en plus tranquille, de plus en plus tranquille... jusqu'à se taire.