c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

J'ai fini le cahier à rayures jaunes. [Plus?]

D'habitude quand je finis un journal intime (je n'aime pas ce mot ça fait terriblement fleur bleue, même si dans le fond c'est que je suis, mais I wanna be someone else donc voila...) je me débrouille toujours pour écrire tout un tas de promesses, de choses à faire, tout un tas de trucs très lyriques et remplis d'espoir sur la dernière page.
Pas là.
La seule promesse que j'ai faite ça a été "j'écrirais encore". Je n'ai même pas fait exprès. Et puis j'ai fermé le carnet, j'ai ouvert le troisième tiroir et j'ai sorti un nouveau carnet. Ce sera le bateau bleu, à cause de la couverture.
Il y a encore deux autres cahiers similaires, même format, même lignes bleues, qui dorment dans mon bureau. Un autre à rayures. Et un avec des plumes. Ce sera plus dur pour celui là...

Et j'ai continué ma phrase sur le nouveau cahier et j'ai écrit encore 4 pages.

Je n'avais pas écrit depuis début juin et puis je voulais raconter ton anniversaire A.

(source: mine)

Je ne veux pas oublier, ni les moustiques, ni le barbecue à moitié en feu, ni les parts de gâteau qu'on coupait et servait n'importe comment.
Je ne veux pas oublier cette chaude fin d'après midi et 'Roxanne' dans le lecteur de cd, et tous ces gens heureux, la cage à écureuil et les jeux pour enfants.
Je ne veux pas non plus oublier la nuit, les bougies, le feu qui prenait puis s'éteignait, vos guitares, les fourmis, Stewball, we will rock you, ton écharpe contre les mosquitoes et comme on chantait faux C.
Ni encore plus tard quand il n'y avait même plus de feu, que nous n'étions plus que 10 et qu'il y avait de vraies étoiles dans le ciel et que le temps aurait dû s'arrêter pour que l'on puisse chanter absolument tout ce qu'on connaissait.
On avait la voix un peu cassée mais honnête. (Je parle pour moi, vous chantiez très bien :))
Et je crois qu'autour de la bougie on partagé quelque chose de très fort.
Oui, j'aurais voulu qu'après 'Quand reviendras-tu', 'jeune&con', 'Au bout de mes rêves',' mistral gagnant', 'les champs elysées', 'hallelujah' on chante encore, j'aurais voulu avoir 20 ans et n'avoir aucun compte à rendre à ma mère (qui ne m'a pas tuée finalement xD), j'aurais voulu qu'on fasse une nuit blanche et qu'une heure du mat n'arrive jamais, j'aurais voulu continuer à voir tous ces sourires, à entendre nos voix et que cela ne cesse jamais.
"Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux".
Mais c'était pas grave.
Après on a encore eu la joie de ranger à la bougie et au portable l'incommensurable bordel qui s'était accumulé sur la table en bois, des bouteilles vides, des verres pleins, des morceaux de poulets, des restes de gateaux... Oui, même balancer des tas d'immondices dans un sac poubelle et ramener les trucs encore utilisables à la cuisine sans faire de bruit dans la cave, c'était formidable ce soir là.
Et puis c'étaient les adieux, même s'il n'y a pas d'adieux, rien que des putains d'au revoir, et on a prié pour que tu aies de pain tous les jours de ta vie A, et c'était tellement drôle, mais il faut dire que depuis un bon moment je rigolais pour absolument n'importe quoi.
On a fait des bises, tu m'as prise dans tes bras et on a halluciné sur ta majorité et ton frère s'est foutu de ta gueule pendant un bon moment, mais tu sais, c'est génial d'adorer les gens même si on ne les a vu qu'une demi heure.
Les gens que j'ai rencontrés à ton anniversaire je ne les ai pas vu beaucoup plus et pourtant je les trouve formidables. Fourmidables peut être même...
Et puis ton frère s'est foutu de ma gueule à moi quand j'ai dit qu' "hypokhâgne" il y a un accent sur le -o- comme dans "forêt"... de toute manière il ne fallait plus rien demander à mon cerveau, à cette heure là, il n'y avait plus que mon cœur qui parlait. (ça fait genre mon cœur est con mais c'est pas grave.)
Et on est partis.
On a encore rit dans la voiture quand on a prit un ralentisseur à fond et qu'avec toi L, on a cru que notre dernière heure avait sonnée. J'ai dû répéter une centaine de fois que ma mère allait me tuer, je m'en excuse ^^ (ah non il faut dire 'excusez moi' on en peut pas s'excuser tout seul.)
Elle m'a juste demandé pourquoi on rentrait aussi tard.
Je me suis démaquillée dans ma chambre et à deux heures du mat je me suis effondrée sur mon lit.
Quatre heures du mat je me suis vidée la moitié d'une bouteille d'eau sur le corps tellement j'avais chaud.
Six heures du mat je suis allée pisser.
(je suis complètement barge d'étaler ma vie dans ses détails les plus pluusssss sur internet quand j'y pense x))
Il faisait jour dehors quand j'ai trouvé un vrai sommeil, pas un demi entrecoupé de souvenirs et de 'putain il fait trop chaud'.
Ma mère m'a réveillée super tôt le lendemain, enfin, vers 10 heures quoi, et j'ai longtemps regardé dans le miroir les cernes qui me dévoraient les yeux.

C'était une des plus belles soirées de l'année, de toutes les années même.

On devrait fêter tes 18 ans tous les mois.
ça me manque déjà tellement tout ça.

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