c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

J'ai peur de ne pas entrer dans les cadres.
De ne pas être assez carrée, trop tordue.

Au delà de l'ouverture d'esprit, la culture, quand elle n'est ni "sous", ni "contre", c'est aussi le cadre.

Il faut faire un plan en trois parties, trois sous parties par parties, 27 exemples en tout.

Il faut faire trois paragraphes dans l'introduction, deux dans la conclusion.

Il faut faire des alinéas de trois carreaux.

Il faut laisser la première page blanche.

Il faut écrire 8 pages ni plus ni moins.

Il faut mettre des majuscules aux mots dans le titre d'une oeuvre jusqu'au premier nom commun compris.

Il faut écrire au stylo encre. Le bic c'est mal. Argument: "moi je fais l'effort de corriger à l'encre, alors vous écrivez à l'encre et de toute manière au concours si vous écrivez au bille on ne vous lit même pas".

Avec tout ça je me retrouve avec un 4 en français. C'est lamentable, d'autant plus que certains montent jusqu'à 12, d'autant plus que je suis la seule à avoir eu le droit à un commentaire de la prof: "Je suis déçue".
Moi aussi, je te raconte même pas. Et je voudrais bien croire que tu es déçue parce qu'à la première dissert j'avais eu 10. Malheureusement, à force que tu me parles de ma soeur, le doute s'installe.
C'est con, mais je ne suis pas ma soeur, il faudra t'habituer.

Mal à la tête. Pourquoi donc suis-je en train de tutoyer ma prof de français sur mon blog?
Il ne faut pas que je perde les pédales, pas tout de suite. Il faut que je m'en tienne à ce que j'ai décidé, à savoir que tout cela doit me laisser de marbre.
D'ailleurs tout cela... Cette dissert, comme à peu près tout cette année, ce qui comptait c'était de s'en débarrasser.
Tout ce que je veux c'est voir la copie finie sur mon bureau. Le reste n'a pas d'importance. Il en va de même pour les colles.
Faire de son mieux c'est déjà trop. Faire ça peut encore aller et je m'en tiens là.

Il faut que j'arrête de parler de l'hypokhâgne avant que ça ne monte à la tête de tout le monde, en plus de la mienne.

Alors j'écoute ska-p très fort. "No te van a escuchar".
Je n'entrerai pas dans le cadre. Et tant mieux.
Aujourd'hui j'ai vu un type avec des cheveux bleu électrique.
Aujourd'hui j'ai vu une fille dans le bus, manteau noir, bonnet et écharpe blanche. Une autre fille est montée dans le bus, elle a dit bonjour à la première. Elle avait exactement le même manteau, la même écharpe, le même bonnet. ça eut l'air de gêner la première.
Mais sans aucun doute elle remettra demain les mêmes vêtements.

La différence m'attire mais je ne suis pas sûre d'en connaître les limites.

Là j'écoute encore ska-p.
"toreros asesinos"
ça me rappelle un dessin que j'ai fait cet été. ça me fait sourire.

Finalement je devrais peut être faire de l'espagnol l'an prochain. Mais je crois que ça n'existe même pas dans les cadres qu'on nous propose, puisque tout le monde est censé préféré l'anglais à l'espagnol.

(source inconnue)

Les feuilles mortes sur les trottoirs forment avec la pluie une bouillie brune qui peu à peu se confond avec l'asphalte.
J'aurais aimé qu'on ait un été indien. Mais nous avons seulement le droit à un automne, un vrai.
Par les fenêtres, le matin, je vois les gouttes de pluie qui décorent les branches déjà dénudées des arbres. D'ici quelque temps il y aura de la neige sur ces branches et là encore ce sera cette beauté glacée qu'on peut contempler de loin mais de loin seulement parce que quand on y est, dehors, il n'y a plus rien que le froid qui brule et les lèvres qui gercent.

(source inconnue)

On s'en fout de la pneumonie.

Vivre puisqu'on va mourir, de pneumonie ou de cancer, d'accident de voiture, d'attentat terroriste, de noyade, d'électrocutions, d'infarctus, de vieillesse, de douleur,de peur, de bonheur, d'amour.

Parmi les choses que je dois faire avant de mourir il faut que je passe une journée entière sous la pluie, sans veste, sans parapluie, sans rien d'autre que l'eau qui fait coller le tissu à la peau, sans rien d'autre que les gouttes qui dessinent des cils comme je n'en aurais jamais, des gouttes d'eau qui font croire que tu pleures tellement c'est beau, alors qu'en vérité tu as le cœur sec, des gouttes d'eau qui se mêlent à la sueur, des gouttes d'eau qui donnent soif de la peau.

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