c'est entre parenthèses dans un temps qui n'existe pas. Noir désir

J'ai des nuits tourmentées.

Je rêve de sociétés communistes à la Georges Orwell et de baisers volés.
J'écoute de la musique à m'en rendre sourde, non pas à cause du volume, mais à cause du volume. Pas fort mais beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. J'en déborde et les nuits tourmentées s'achèvent toujours par des réveils difficiles, une chanson dans la tête.
Il y a quelque chose d'incompréhensible à se réveiller en fredonnant du Bernard Lavillier, un truc qui ne m'avait pas traversé la tête depuis qu'on l'avait appris en cours, il y a 5 ans de cela.

J'ai un milliard de choses à faire.
Je commence toutes mes phrases par je.

De la musique, encore, encore.
S'arracher les ongles, encore, encore.
Du sommeil, encore, encore.

Un samedi soir à mimer la salsa dans une petite salle aux murs jaunes, à chanter "tu n'as pas changé" à s'en rendre folle, mais on a toujours été folles, et on a pas changé.
Un dimanche à traduire du français à l'espagnol des passages de "LaPeste".

J'ai un milliard de chose à faire, disais-je.

D'abord il faudrait que je devienne quelqu'un de bien.

Ensuite que je finisse "l'Attrape cœur". Je n'arrive pas à retenir le titre, je dis toujours "l'Accroche cœur". Pourtant j'ai su, des la première ligne que ça allait être un livre, un vrai, dont on se souvient. Un accroche cœur quoi.
Je devrais le lire en anglais. Tout est dans la version originale. Et pourtant je choisis la facilité et les mots du traducteur plutôt que ceux de Salinger.

"Chapitre I.
Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez demander c'est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d'enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m'avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j'ai pas envie de raconter ça et tout."

Mais peut être faut-il déjà finir le livre pour pouvoir ensuite être quelqu'un de bien.

Mes cheveux mouillés collent à ma nuque et je trie des photos datant d'il y a deux ans.

Il faut que j'en fasse tirer. Plein, plein. Les pixels ne restent pas, le papier si. Enfin, c'est juste un peu moins éphémère mais tout est relatif.
Si j'avais été scientifique j'aurais étudié la relativité.
Le temps.
Les arc en ciel aussi.
Le sida.
Les nombres irréels.

Mes articles sont toujours trop pleins, à en devenir illisibles, ou trop vides, à en devenir déprimants.

Si j'étais scientifique j'étudierais aussi les flacons.
Je mettrais tout un tas de choses en flacon.
L'amour, l'espoir, le courage, la force.

Mais pour ça, les mots sont finalement plus efficaces.

Quand j'ai remarqué qu'on pouvait donné un nom à la petite horloge virtuelle du bureau, sous vista, je n'ai pas hésité.
La mienne s'appelle Gnaaps. C'est très parlant je trouve. La bouche du temps qui s'ouvre et... gnaaaps.

Si un jour j'ai des enfants je leur inventerai des histoires le soir. Il y aura des fées, des flacons d'espoir, des arc en ciels, des cochons communistes.
Des monstres aussi.
Le plus méchant s'appellera Gnaaps.

ça leur fera un sacré handicap aux gosses, de commencer dans la vie avec des Gnaaps dans la tête.

Cela dit, mieux vaut un Gnaaps dans la tête qu'un pokemon accro à la tectonique.

(source inconnue)

Gnaaps il est un peu comme le bonhomme de neige.
Il fait peur, mais dans le fond, on l'aime bien quand même.

Amen.