Il y aura toujours un peu de blanc pour ceux qui veulent être entendus
Nico : Coucou, juste pour te dire je suis tombé par hasard sur tes pages et j'aime beaucoup tes interrogations et tes mots. Keep the head UP :)
choupi : I will try. Merci d'avoir laissé un mot, repasse quand tu veux :)
nico : nicobear@hotmail. fr lol. Je croyais que tu pouvais la voir
Nico : What happened miss no news ? Good news I hope :)
Carnetsfroids : Remets-toi à écrire. La vie doit continuer.
Nico : GIVE ME SOME NEWS PLEASE !
NicO : REVOLUTION POINT COM :)
penseeenvrac : hey, une rencontre joueb, ca te dit?? [Lien]
penseeenvrac : sondage sur les dates pour la rencontre joueb : [Lien]
penseeenvrac : RENCONTE JOUEB [Lien]
AzariahetBard : Hello. And Bye. cnmwnicmxricmx,e r mrfpwrermcegm ericmercmeecec
ererBoomY : Пр 086;да ;ю ак&# 1082;аm 1;нт& #1099; Youtube.com PVA
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"C'est tellement mystérieux le pays des larmes" (St Ex')
J'aurais dû m'en douter ce matin, quand elle est arrivée avec deux heures de retard et qu'elle ne m'a pas répondu quand je lui ai demandé pourquoi.
Ce n'est que l'après midi, quand je lui demandé "ça va?" que Julie m'a dit.
Que dit-on à quelqu'un qui vient de perdre une de ses meilleures amies dans un accident de car?
Que dit-on à quelqu'un qui vient de perdre une de ses meilleures amies dans un accident de car, car où elle même aurait dû monter si il n'y avait pas eu un changement de dernière minute...?
Pire, que dit-on à quelqu'un qui vient de perdre une de ses meilleures amies dans
un accident de car, car où elle même aurait dû monter si il n'y avait
pas eu un changement de dernière minute, que dit-on à cette personne qui arrive les yeux tremblants après avoir passé un coup de téléphone, à qui l'on demande pour la 5 ème fois de l'après midi "ça va?" et qui s'effondre en larmes? Que dit-on quand une personne qu'on connait depuis trois mois pleure et qu'on a une colle de philo dans 10 minutes et qu'on arrive pas à dépasser l'horizon bouché du syllogisme pour répondre à la question "une pensée cohérente est-elle nécessairement vraie?"?
Putain que dit-on?
Au début de l'après midi quand elle me l'avait dit sans perdre ses moyens je n'avais pas non plus perdus les miens. Je lui avais demandé quand, et depuis combien de temps elles se connaissaient, et je lui avais dit que c'était vraiment injuste ce genre de chose. Des conneries quoi. Mais on était allé en latin et elle n'avait pas pleuré.
Une heure et demi après elle s'effondrait au cdi.
Je me sentais tellement pas la bonne personne. J'aurais voulu qu'elle ne soit pas venue en cours. Qu'elle soit rentrée chez elle et qu'elle ait vu ses amis, ses vrais amis, pas moi, pas la fille avec qui elle va au club photo le vendredi et avec qui elle s'assoit toujours près de la fenêtre le lundi. Eux ils auraient sû la consoler. Ou pas. Ils auraient pleuré ensemble, ils auraient ressenti la même chose, au même moment, et elle n'aurait pas été seule. Là elle pleurait au dessus d'une table de cdi où j'avais empilé des dictionnaires de philo, dans une ville qui n'est même pas la sienne.
(AiYazawa)
C'est horrible d'être étranger à la douleur des autres.
Alors je me suis assise à coté d'elle, j'ai passé mon bras au dessus de ses épaules, et je caressais maladroitement son bras à elle et ses cheveux sans couleurs après toutes ces colorations. Je lui ai demandé si elle voulait un mouchoir, c'est à peu près la seule chose que je sais dire quand quelqu'un pleure. Elle a dit non, et puis c'était horrible, elle n'arrêtait pas de dire "je suis désolée", et moi je lui disais "mais non il n'y a pas de problème" et je ne regardais surtout pas vers l'horloge.
Le délégué est arrivé il lui a demandé si c'était le rythme de la prépa qui devenait trop dur, je voyais bien que ça la rendait folle qu'on puisse penser qu'elle était capable de se mettre dans un état pareil pour ça, et elle essayait de lui expliquer, mais elle pleurait et hoquetait entre ses sanglots. Moi je restais comme une conne, voulant l'aider mais sans oser le dire à sa place. Et puis finalement elle a dit "j'ai perdu quelqu'un". Le délégué lui a dit "condoléances", j'ai trouvé ça presque obscène comme dans un mauvais gag, mais après il lui a dit que si elle avait besoin de quoique ce soit, il pouvait l'aider, à déplacer une colle ou n'importe quoi si elle ne se sentait pas.
Après c'est l'autre délégué qui est venu, moi j'avais replongé dans les abysses des syllogismes, et il lui a dit je ne sais quoi à voix basse mais ça avait l'air gentil.
Je suis partie avec lui pour la colle, on a rejoint la fille un peu effacée avec qui on formait notre trio-colle-de-philo (comme le prof a la flemme de faire une colle par personne il nous fait passer à plusieurs.)
Étrangement je maitrisais parfaitement ce que je disais, chose rare en colle où ma voix et mon esprit ont tendance à ne plus m'obéir. Sauf que je n'avais pas beaucoup de contenu. J'ai confondu prédicat et postulat, ça a fait rire le prof, un peu, mais pas trop. Il m'a posé des questions en s'appuyant sur un syllogisme bizarre avec un nom de chien que j'oubliais toute les trente secondes et j'ai joué la carte du "je suis stupide il faut me pardonner". Il y a des profs avec qui ça marche. La prof d'anglais par exemple. Il suffit de rire un peu après avoir dit un truc incompréhensible, et de tomber légèrement dans le registre familier pour expliquer ses propos stupides. La prof de français n'avait pas du tout marché par contre.
Le prof de philo si.
J'ai fait profil bas pendant que les deux autres parlaient, d'autant plus que le matin même j'avais eu 7.5 à la dissert. Le délégué a fait un truc de fou avec des tas de références. La fille a sorti le même genre de phrases toutes faites que moi mais elle, elle s'est méchamment faite cassée, et il a qualifié ses exemples, les mêmes que les miens, de "bouffons". Il lui a aussi dit "on voit que vous avez envie de vous en débarrassez". C'est peut être ce qui m'a sauvée, l'impression d'être passionnée par ce que je racontais, et le fait de n'avoir pas été si facile à convaincre pendant l'entretien: je défendais mes conneries pour une fois. "Mais si, on peut avoir une logique qui nous est propre. Les fous par exemple" "Non mademoiselle. Les fous ne sont pas cons."
J'ai continué à jouer la carte de la fille passionnée pendant l'heure entière qu'a duré sa correction. Il fallait sans cesse soutenir son regard, et rester concentrée sur les schémas de logique aristotélicienne qu'il dessinait au tableau, dans cette salle de la taille d'un placard à balai.
Je regardais la porte et pensais à ce qu'Ulysse m'avait raconté quelques jours avant. ça m'avait bien fait rire l'histoire du prof qui l'avait prévenu de ne pas commencer sa colle par "donc euh". Bien sûr il n'avait pas pû retenir la traditionnelle hésitation, et le prof l'avait immédiatement interrompu en beuglant "doooooooonc eeeeeeeeeuuuuh".
Mais Ulysse m'avait aussi raconté qu'il avait regardé la porte pendant toute la correction avec l'envie de s'enfuir. Et pour le coup j'avais la même envie et ce n'était pas drôle.
Le prof a fait des compliments déguisés à la fin, je me suis répandue en sourires et en hochements de tête, les deux autres aussi, "il faut savoir se vendre" nous dit-on.
Je suis arrivée avec 40 minutes de retard en latin. Julie était toute seule à coté de la fenêtre elle ne m'a pas demandé comment ça c'était passé. De toute manière j'ai dû faire l'interro, je ne me souvenais plus de mon vocabulaire et la voix du prof qui poursuivait le cours pour les autres me gênait. Une demi heure après j'essayais vaguement de me raccrocher à la locomotive, mais j'étais complètement larguée dans la leçon, n'ayant pas écouté le début. Julie n'avait pas pris la moindre note et n'a pas essayé de m'expliquer quoique ce soit à propos du mode indicatif parfait.
J'ai vite décroché. Il faisait nuit dehors, derrière moi il y avait la personne que je voudrais connaître et je pensais que la seule chose que je lui avais dite de la journée était "on finit à quelle heure ce soir?". Super. A ma gauche Julie gribouillait. J'ai aperçu le mot "mort" sur son brouillon. Après elle a fait une espèce de liste avec des prénoms.
A 18 heures j'ai cru que ma vessie allait éclater, je n'avais pas trouvé une minute depuis 8 heures pour passer aux toilettes. Alors on a cherché des toilettes dans le lycée noir et désert.
A 18h15 je retrouvais Jean C. a l'arrêt de bus, il m'a proposé qu'on mange ensemble mercredi, j'ai dit oui, alors que j'avais aussi dit oui à Al quand il m'avait demandé si je voulais bien aller tester le resto U avec lui mercredi. Encore des emmerdes à venir.
A 18h30 je retrouvais mon père sur le parking du Liddle et il me tendait les clefs de la voiture sans me demandé comme j'allais. J'ai raté deux créneaux, failli griller un stop et pris un trottoir pour une entrée de parking. Il m'a fait tourner dans les petites rues coupes gorges pendant trois quart d'heure. J'avais envie d'hurler que j'avais passé une journée pourrie et que je n'en avais rien à foutre de ces putains de crénaux à la con. Mais je suis trop nulle en conduite pour me le permettre.
A 19h15 je retenais mes larmes au dessus d'une assiette de lentille.
Voila c'est tout.
A part ça ils ont mis les décorations de Noël.
On nous prend pour des cons, et en plus on aime ça.
Ecrit par choupi, le Lundi 1 Décembre 2008, 21:40 dans la rubrique "(pour de vrai)".
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AboveTheClouds
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Waou, c'est... remuant... On oublie trop souvent que ça peut arriver (sauf quand mes rêves décident de me le rappeler). J'espère qu'elle va mieux, et bon courage à toi aussi, les mots c'est tellement dur à trouver parfois, mais ta présence silencieuse est déjà beaucoup je crois.
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choupi
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Oui ce matin ça allait mieux, pour elle et donc pour moi aussi. Merci d'être passée Clara.
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carnetsfroids
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... et on ne prend plus le temps de vivre, ce serait trop injuste, à côté de la mort, et pourtant on continue de vivre, et on s'en fout on s'en fout on a cette colle et la culpabilité te colle à la peau comme la peur et le doute se collent à elle
je ne t'en veux pas de t'être sentie ainsi mais je crois que ce n'étais pas vraiment toi je pense que tu aurais su faire autre chose mais la prépa n'aide pas elle n'a jamais aidé à être humain
alors c'est la pensée que j'ai pour toi je suis heureux que tu travaille ainsi et quelque part tu travailles à vivre mais ce travail pourrait te tuer et je ne sais pas si tu as d'échappatoire
tout ça pour te dire comme toujours de faire gaffe que la sym-pathie n'est pas que le propre de l'homme mais que les gens qui meurent de l'intérieur deviennent sale
garde l'hygiène du cœur avant l'ordre de l'esprit
j'aurais voulu être là j'aurais su t'aider toi qui ne savais pas
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choupi
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J'y ai beaucoup pensé et je ne sais pas. Je ne sais pas ce que j'aurais aimé qu'on me dise si j'étais dans son cas. Je crois que le problème ne ce serait pas posé parce que je ne serais pas allée en cours. C'est pour ça que je ne voulais pas qu'elle vienne. C'est bien trop casse gueule d'essayer de s'accrocher à la vie le lendemain même de la nouvelle. Il me semble.
La vie n'attend pas, le monde continue à tourner même si pour nous il vient de tomber en miettes. ça m'aurait rendue folle de voir tous ces gens aller à leur colle de philo, se raconter leur week end, faire des interros de latin, comme ça, comme si de rien n'était, comme si le monde était pas en miette et l'amie pas morte. ça a dû être vraiment très dure pour elle.
J'ai essayé de lui montrer qu'elle n'était pas seule, mais c'est difficile de trouver le juste milieu. Est-ce que les gens préfèrent qu'on les fasse rire, qu'on leur change les idées, ou bien qu'on les fasse parler et qu'on se mette en deuil avec eux? Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus si le contact physique est une bonne chose quand on ne connait pas très bien la personne. Sur le moment il m'a paru logique d'être une présence "palpable". Mais pareil... aurais-je aimé qu'on me le fasse?
En revanche je sais que je n'ai pas du tout été comme j'aurais dû l'être. Je n'ai pas assuré. Hier j'avais l'impression d'avoir fait de mon mieux. Ce soir je me dis que c'est impossible d'être tombée si bas. J'ai pas assuré, j'ai vraiment pas assuré.
La prépa... je crois que j'ai la grande chance d'être plus ou moins entourée de personnes qui veulent rester humaines et ne pas se tuer au travail. (Plus ou moins.) Heureusement. Heureusement que ça offusque d'autres personnes que moi les classements comme finalité du trimestre et les bics interdits. Seule, ce serait déjà foutu. J'essaye de garder du recul. Et j'ai la chance de faire partie du petit noyau d'élèves qui en ont le plus, de recul.
Mais parfois c'est le trou noir. Moi aussi j'aurais aimé que tu sois là.
Comment en arrive-t'on à se dire "je la console 10 minutes mais pas plus sinon le prof de philo va me flinguer"? Pourquoi gâche t-on les plus belles années de sa vie à faire des études bordel?
(oula j'ai écrit un roman ><)
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lili
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ma ptite choupi.. moi non plus je n'ai pas toujours assurée. Toi tu as été là, et c'est tout ce qui compte. Il n'y a plus de mots dans ces moments là, et la présence physique, est, je crois, essentielle, et ce qui raccroche à la vie. (je suis d'accord avec clairette). C'est l'amour qui passe qui est essentiel, savoir que l'autre est là, étranger à sa douleur, mais pourtant là. Et la vie continue. Et c'est dur, peut-être insupportable, mais c'est peut-être ce qui permet de tenir. La vie continue, comme avant et pourtant à jamais différente. Tu as été là, et tu n'aurais rien pu faire de mieux ou de pire. On est toujours désemparé, c'est normal. Tu sais, moi j'ai fais une boulette, moi j'ai vraiment pas assurée, et mon amie m'en veut encore, je crois. Mais ça s'est passé comme ça, on n'y peux rien changer, c'est peut-être pour ça que je ne m'en veux plus, "il faut pardonner au passé, vivre à fond le présent, et espérer dans l'avenir". Et il y a cette force de vie, qui as fait que tu as assuré à ta colle, et qui fais qu'elle va mieux aujourd'hui, un peu. Courage pour la conduite, lulu a eu ton permis, tu auras bientot le tien, je te le promet!!! bisous!! :-)
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choupi
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ça ne me dit rien cette fois où tu n'as pas assuré, mais si tu as aujourd'hui réussi à dépasser cette erreur, il ne faut peut être mieux pas en parler. Restons tournées vers l'avenir. Moi aussi je commence à moins m'en vouloir, Julie va mieux et je la fais rire en barbouillant de surligneur ses billets de train :) Pour le permis j'ai décalé mon 2ème rdv vers février (ces fous de l'auto école voulaient que je le fasse le 20 décembre c'est à dire même pas deux mois après le 1er!). J'ai encore beaucoup de choses à apprendre mais février ça laisse un peu de temps quand même alors j'espère vraiment que je l'aurai du 1er coup quand je le passerai. Bisous à toi.
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